Les Histoires Atroces du C.A.K.E.

Cinéma sans pop-corn

Idem que pour la littérature, juste des coups de cœur et des billets écrits sur le vif, suite à une séance de cinoche, un visionnage de film à la téloche ou un DVD emprunté à la médiatoche. Une condition pour figurer ici : la drôlerie, même si on évite la bonne comédie française lourde comme un cassoulet à la choucroute.

           

# « Henry » de Kafka et Pascal Rémy

           Si vous aimez Kervern, Delépine et toute la bande de Groland, vous serez servi avec cet Henry : si le personnage (interprété par Kuntz alias Kafka) qui donne son nom au film  n'a pas grand-chose pour lui, il faut bien l'avouer, le film lui est excellent, tout en humour noir et potacherie comme on les aime au C.A.K.E.

Soit un vieux couple, oh pardon en fait c'est un duo de frère et sœur et ils sont pas si vieux, à peine la quarantaine, pourtant on jurerait que c'est un vieux couple dans les premières images où le type, un barbu ventru grisonnant, fait tourner en bourrique une femme apparemment fatiguée, pour ne pas dire dépressive, en lui planquant ses effets personnels. On comprend plus tard que ces deux-là habitent ensemble depuis la mort de leurs parents, deux ans auparavant, qu'ils ont transformé le salon de coiffure familial en magasin d'instruments de musique parce que c'est la passion d'Henry. Celui-ci est guitariste du dimanche et joue dans un orchestre mais rêve de fonder le sien propre. Dès les premières minutes on comprend que ce mec est une ordure, une ordure suant la banalité et la méchanceté crasse, animé par le seul appât du gain et sans aucune morale. En effet, il s'arrange pour que sa sœur dépressive reste à la maison à faire sa boniche et à tenir le magasin (il ira même jusqu'à essayer de la faire interner en H.P.), il fait boire un ami alcoolique qui sort de cure à boire pendant le spectacle, au grand dam des vrais amis du type en question (Bruno Lochet, formidable dans ce tout petit rôle), quand celui-ci se plante en bagnole quelques heures plus tard, il ne prend même pas la peine d'aller à son chevet.

Mais le pire est à venir : il n'hésite pas à consoler la veuve éplorée (oh pardon, la maman mais il est vrai qu'ils avaient de drôles de relations aussi ces deux-là !) et à faire main basse sur le trésor tant convoité : des instruments de musique de grande valeur collectionnés par le pauvre type désormais trépassé. On se réjouit quand il se fait arnaquer de 5000 euros par la vieille (son grand fils costaud menace Henry et récupère les instruments contre 5000 euros  alors qu'il en avait donné 10 000 à la vieille carne lubrique). On se réjouit aussi quand il se voit forcé de coucher avec une grosse vache hystérique, militante d'un parti d'extrême droite pour avoir un contrat de 6 mois dans toutes les maisons de retraite de la région et quand il se fait moquer par ses camarades car la belle Shena à qui il se vante d'avoir roulé une pelle est en fait un travelo… On se réjouit encore plus quand on découvre que sa sœur est en couple avec un black (il est un peu raciste le Henry) qui n'est autre que l'inspecteur du travail qui lui a fait des misères. Mention spéciale à Kervern, toujours aussi craquant : ici traînant en peignoir, dans un appart plein de sex toys, accompagné d'une jeune créature visiblement pas farouche  se posant des questions existentielles incontournables sur la composition de la soupe au champignon en sachet : y -a-t-il vraiment des champignons dedans ?     

Comme c'est vachement bien, on vous met 3 extraits :

 

 

 

 

           

# Novembre : mois du film documentaire

C’est le mois du film documentaire alors courez dans la salle la plus proche de chez vous (un cinéma indépendant serait mieux qu’un vulgaire UGC mais passons) voir deux docu bien engagés. Tout d’abord « Entre nos mains »  de Mariana Otero qui a filmé pendant trois mois une entreprise de lingerie en faillite qui essayait de refaire surface en créant une SCOP. Un très beau film, parfois drôle, parfois émouvant et qui nous ferait presque croire qu’un autre monde est possible (mais bon, on n’est pas si naïf quand même) !

 

Ne pas louper non plus : « Mourir ? Plutôt crever ! » de Stéphane Mercurio sur ce bon vieux Siné.

 

Inutile de préciser qu’il est formellement interdit (sous peine de représailles et d’énucléation au sécateur) aux sympathisants et amis du C.A.K.E d’aller voir l’immonde navet du non moins insupportable Guillaume « Cané ».  

 

           # « The Following » de Christopher Nolan

            Alors que tous les membres du C.A.K.E. s'apprêtent à envahir la salle de ciné la plus proche  pour aller voir « Inception », j'ai envie de vous parler d'un petit film de Nolan, son premier. « Le suiveur » est en effet un film petit par le budget mais pas si mineur que ça dans sa filmo, même si on peut préférer « Memento ». « Le suiveur » film en noir et blanc assez intemporel et difficile à situer géographiquement par ses décors, fait parfois penser aux meilleurs Polanski des années 60 ou aux films les plus pervers d'Hitchcock. Un jeune type, sans boulot, sans copine et qui essaie vainement d'écrire, se prend au jeux de suivre des inconnus dans la rue, jusqu'à ce qu'il tombe sur un autre drôle de type et que le jeu s'envenime…    

 

            # « The Last Day » de Je-gyun Yun

            Une belle découverte avec cet excellent premier film d'un réalisateur coréen qui se situe dans la lignée du très talentueux Bong Jon Hoo. Ce film catastrophe (les effets spéciaux sont réalisés en partie grâce à une équipe américaine) mêle humour, clins d'œil au cinéma américain (à travers les personnages féminins très caricaturaux), sentiments et suspens puisqu'on attend la vague tsunamiesque. Dommage que vers la fin, le réalisateur cède à un pathos un peu trop appuyé mais c'est quand même un très bon film à recommander.

 

   

            

            # « Eraserhead » de David Lynch

 Le film de loin le plus flippant de David Lynch alias le « Névrosé », en tout cas c'est le plus expérimental et le plus marquant pour le spectateur. L'ambiance est étouffante dans la ville industrielle où se déroule l'histoire. Henry, déjà pas très gâté par la vie, se voit obligé d'épouser la femme qu'il a mise enceinte (scène d'anthologie quand il rencontre les beaux-parents). Le problème c'est que le « bébé » n'en est pas vraiment un : c'est plutôt un monstre. Commence alors un huis-clos insupportable entre les parents et le bébé… avant que la maman ne déclare forfait et rentre chez sa mère. L'humour (grotesque en diable) n'est pas absent du film mais c'est une impression de désespoir et d'angoisse qui prédomine largement quand on arrive à la fin du film. Une vraie « expérience de spectateur » comme on en connaît peu dans une vie de cinéphile.

 

# Tamara Drewe de Stephen Frears

Excellente adaptation du roman graphique de Posy Simmonds, en beaucoup plus drôle et léger et c'est pas plus mal. On retrouve l'humour de « The van » du même réalisateur, avec un regard acerbe sur une petite communauté d'écrivains se retrouvant dans une ferme pour écrivains en pleine campagne anglaise. « C'est très anglais » a dit la prof d'anglais derrière moi en sortant de la salle et c'était un compliment. Pour une fois, tout le monde se marrait dans la salle et au même moment. Assez trash parfois dans les dialogues et les situations. L'héroïne a des faux airs de Laetitia Casta mais la révélation du film c'est la petite peste qui est amoureuse du copain de Tamara, un batteur de groupe de rock indé. Bref un super bon film à conseiller à tous (en V.O. si possible).

 

# Copacabana de Marc Fitoussi

Isabelle Huppert drôle (ça faisait longtemps) dans un chouette film qui donne la patate. Babou, plus toute jeune, sans boulot, sans mec fixe est ce qu'on appelle une excentrique, un peu fofolle mais gentille. Quand sa fille, un rien bobo lui annonce qu'elle va se marier avec son mec chiant comme la pluie et qu'elle ne veut pas d'elle à la cérémonie, elle décide de se bouger le cul pour que sa fille l'accepte enfin. Pour cela, elle ira vendre des appart' en time share à Ostende (Belgique) et une brève histoire avec un marin belge. Un souffle de liberté qui fait du bien dans le ciné français souvent intello-chiatique….   

 

            # Valhalla Rising de Nicola Winding Refn

            Attention : chef-d'œuvre méconnu, film culte et choc esthétique en prévision… Ce magnifique film ne ressemble à rien de connu dans l'histoire du cinéma mondial. Film contemplatif s'il en est, c'est aussi un film d'une violence rare. Raconter l'histoire serait faire offense à ce film dont chacune des images qui défilent pendant une heure et trente minutes est un poème universel condensant toute la violence de l'humanité avec des partis pris de réalisation assez époustouflants. On peut penser à « Cœur des ténèbres », le film de Coppola ou la nouvelle de Conrad pour la nature sauvage dans laquelle évoluent des hommes violents et désespérés. On peut avoir en tête « La nuit des morts vivants » de Romero pour la violence sèche comme un coup de trique, sans effets de surlignement mélodramatique et sans explication. La musique est splendide, hypnotique au possible, elle se fond dans l'image. La photo est à tomber par terre et les acteurs géniaux (l'homme à un seul œil et l'enfant blond). 

A voir de toute urgence !  

 

# « Crazy heart » de Scott Cooper

Bad Blake, c'est le Duc de « The Big Lebowski » qui aurait (un peu) mal vieilli, soit un chanteur jadis légendaire sur le retour, quatre mariages et quatre divorces au compteur, souffrant d'hémorroïdes et faisant des concerts dans des bowling. On retrouve Jeff Bridges, excellent dans ce rôle sur-mesure (qui lui a valu l'Oscar du meilleur acteur et deux nominations aux Golden Globe) d'un chanteur country incapable d'écrire de nouvelles chansons et un peu trop porté sur la bouteille. Heureusement, il retrouve l'inspiration grâce à l'amour d'une jeune journaliste venue l'interviewer. Un chouette film avec une chouette B.O. qui donne envie de s'acheter un chapeau de cow-girl et de ressortir du placard ses vieux disques de Johnny Cash.

 

# « Les Barbouzes » de Georges Lautner

Quoi de mieux qu'un bon vieux Lautner pour vous remonter le moral quand tout se barre en couilles ? Rien, à part peut-être s'écouter à fond un album des Wampas. Donc on a profité que France 3 pour une fois ne diffusait pas une daube pour se mater l'objet du délit et on s'est marré sévère tous autant qu'on est au C.A.K.E. Des dialogues mitonnés aux petits oignons par Audiard himself, des comédiens qui en font des tonnes et on en redemande, des personnages hauts en couleurs (Mireille Darc en blonde veuve mutine obsédée par le fric, Francis Blanche en bolchévik sanguinaire, Ventura en gros bras qu'il faut pas trop chauffer au risque de se prendre un bourre-pif, Blier impec en Suisse).

Extraits :

¾ Vous avez été dostoïevskien, un vrai épileptique.

 

¾ 64 ans, 1 mètre 40 de tour de taille et deux sujets de conversation : la bourse et son taux de cholestérol, j'ai supporté ça quatre ans, merci bien.

 

¾ Un barbu c'est un barbu, trois barbus c'est des barbouzes.  

 

 

 

# « Up in the air » de Jason Reitman

           Le premier air movie de l'histoire du cinéma ! Après l'excellentissime « Thank you for smoking » et le (toujours pas vu) « Juno », Reitman revient avec Clooney en vedette principal (What else ?). Le héros est un célibataire égoïste qui vit entre deux avions plus des trois quarts de l'année pour le compte d'une société en charge de virer les gens à place d'entreprises trop lâches pour faire les sales besognes. Quand une jeune femme ambitieuse arrive dans la société et prétend tout restructurer grâce à Internet, c'est la panique pour Ryan, peu motivé à l'idée de changer de mode de vie et de rester derrière son ordi dans son deux-pièces tout seul comme un con (surtout depuis que sa voisine a trouvé un mec). Ils sont alors envoyés tous les deux dans une tournée de licenciements. L'opposition des deux personnages marche à fond, de même que le couple improbable formé par Ryan et Alex, son alter ego féminin (enfin, c'est ce qu'elle lui fait croire). Film d'autant plus réussi que la fin n'est pas celle attendue (et redoutée) qui verrait Ryan se caser et se sédentariser…

Extraits :

"Avoir une page sur Myspace ne donne pas des compétences en restructuration d'entreprise"

 

Au moment de choisir sa file pour l'embarquement, Ryan  évalue ses chances de passer plus vite et fuyant comme la peste les Arabes, il se cale dans la file des Asiat' :

            « Les Asiat', eux je les adore, ça voyage léger, pas de lacets, ni rien.

¾ Mais c'est raciste ?

¾ Je fais comme ma mère : je stéréotype, on gagne du temps »

 

            # « Mary and Max » d'Adam Elliot

Ne laissez personne dire que les films d'animation sont réservés aux enfants. « Mary and Max » est un film d'animation pour adultes. Si je vous dis que ça raconte l'histoire d'amitié entre une petite fille australienne complexée et mal aimée et un obèse juif américain quadra souffrant du syndrome Asperger, vous allez croire que c'est gnangnan, et bien vous aurez tort : c'est tout sauf ça. Les deux personnages sont à la fois drôles et émouvants, de même que les personnages secondaires : la mère qui force sur la bouteille (tendance « Ab Fab » assez marquée), le père qui se réfugie dans son garage pour empailler des animaux, le voisin agoraphobe en fauteuil roulant qui n'est pas récompensé de ses efforts et se fait attaquer par des chiens ou foncer dessus par un camion quand il essaie de mettre le nez dehors, le voisin grec et bègue pour qui Mary en pince, les chiens nommés Sonny et Cher. 

Ce qui est surtout bien, c'est qu'on nous épargne le happy end : la vie de Mary est faite de hauts (carrière universitaire brillante, beau mariage) et de bas (dépression, alcool) et surtout la rencontre tant entendue entre elle et Max aura lieu trop tard… Un très beau film, drôle et sensible, que le C.A.K.E. vous conseille car nous aussi, nous avons un cœur.

 

# « Home » d'Ursula Maier

Un film étonnant avec d'excellents acteurs (Isabelle Huppert et Olivier Gourmet en tête) qui navigue entre drame, comédie, surréalisme et chronique sociale. Ou comment une famille unie mais un peu en marge (ils vivent près d'une autoroute et on comprend que la mère a quelques problèmes psychologiques qui culminent dans une scène magnifique digne de « Femme sous influence » de Cassevettes) se coupe du monde jusqu'à sombrer dans une folie morbide qui les mène au bord du précipice. On se croirait dans une très bonne nouvelle de Cortazar (quand les vacanciers bloqués sur l'autoroute observent la maison et prennent des photos de la fille aînée qui bronze en maillot sur un transat) ou de Gombrowicz (quand le benjamin affamé mange du cassoulet froid à la cuillère à même la boîte de conserve). Belle découverte de ce film à côté duquel j'étais passée lors de sa sortie en salle, le confondant peut-être avec le film homonyme d'un moustachu écolo-démago-hélico à la solde de Total.

 

# Mammuth de Gustave Kervern et Benoît Delépine

Encore un excellent film du duo de cinéastes qu'il serait malvenu de réduire à leur statut de « membres de Groland » (même si on adore). Contrairement à ce que les critiques (même bonnes) ont dit, ce n'est pas vraiment un film sur la retraite ou, pire, sur les pauvres… C'est un grand film sur l'amour des femmes qui tient les hommes (les trois muses de Serge sont sa femme, caissière, sa nièce inadaptée et artiste et le fantôme de son premier amour morte dans un accident de moto), sur la place de l'artiste dans la société (mais je ne vous raconte pas la scène finale).  C'est aussi et avant tout une magnifique ode à la liberté en forme de road movie d'un jeune retraité à la recherche de ses « papelards » pour la caisse de retraite. 

Peut-être leur meilleur film avec un Depardieu au mieux de sa forme, mais aussi une Yolande Moreau toujours aussi juste dans son interprétation d'une grande sensibilité, une Adjani métamorphosée en morte aux traits de poupée inhumaine figée (qui eut cru qu'une chirurgie esthétique ratée pouvait remettre à ce point une actrice sur le devant de la scène !), quelques apparitions remarquées (Poelvoorde en chercheur de trésor aigri, Siné ou Albert Delpy en…vieux) et avant tout Miss Ming déjà remarquée dans « Louise Michel » où elle jouait le rôle d'une cancéreuse en tutu qui s'improvise meurtrière.    

On aurait envie de vous raconter une multitude de scènes, tantôt hilarantes (les vieux de la maison de retraite qui se déplacent comme des zombies au second plan), tantôt émouvantes (quand Depardieu dit qu'il a peu eu l'occasion de voir le soleil) mais le mieux est d'aller voir par vous-même et de vérifier que ce film est certainement un des meilleurs films de l'année, mêlant humour, tendresse, critique sociale et ambition cinématographique (cadrage, plans fixes, plans larges, rien n'est laissé au hasard).

 

 

# La version trash de Dumbo : Free Jimmy de Christopher Nielsen

Ce film d'animation raconte l'histoire de quatre truands paumés, Roy Arnie, Odd, Gaz et Flea, qui ont été arrachés de leur zone pour travailler avec Igor Stromowski dans un cirque itinérant russe en pleine déchéance. La coqueluche du cirque, Jimmy, est un éléphant complètement défoncé visiblement en fin de course ; Roy Arnie, qui s'en occupe vaguement car l'animal vaut son pesant de cacahuètes, rêve qu'un jour il dirigera son propre cirque, convaincu que Jimmy est la clé de son succès. Le soir de la première, Jimmy s'échappe après avoir manqué sa dose et ça devient tout de suite un sacré bordel pour le retrouver, entre la bande de potes abrutis, un groupe d'écolos extrémistes à la ramasse, une mystérieuse mafia à moto et quelques chasseurs enragés bien décidés à se faire un renne, voire un éléphant…

On se marre bien en regardant ce film (à ne pas conseiller aux enfants, donc : un peu trop de sexe, de drogue et de langage fleuri digne d'un film de Tarantino survolté) mais le sort de l'éléphant est bien triste : soyons francs, les membres du C.A.K.E. un peu sensibles et amateurs d'éléphants junkies avaient la larmichette….

 

# Good morning England de Richard Curtis

Une super comédie rock and roll sur une radio pirate et une bande d'animateurs qui faisait ses émissions au ton très libre pour l'époque depuis un bateau narguant le gouvernement britannique très coincé. Une brochette d'acteurs excellents (Philip Seymour Hoffman, Rhys Ifans, Bill Nighy et Emma Thompson), des dialogues hilarants et très C.A.K.E, une B.O. irréprochable (c'est la moindre des choses vu le sujet ) avec les Beatles, les Kinks, les Stones, les Who… Bref, un des films les plus drôles vu depuis un moment.

 

# Black sheep de Jonathan King

Après avoir vu ce film interdit au moins de 12 ans (qui a figuré en compétition officielle au Festival du film fantastique de Gerardmer en 2007), vous aurez plus peur des agneaux que des grands méchants loups… Dans des paysages verdoyants de Nouvelle Zélande, qui pourraient croire qu'un drame se prépare ? Cette comédie gore hyper originale nous confronte à des moutons devenus zombies à force de manipulations génétiques. Le héros, Henry, est un jeune citadin un peu à côté de la plaque qui consulte un psy pour soigner sa phobie des moutons, lui qui a grandi dans une ferme pleine de moutons jusqu'à la mort de son père. Quinze ans plus tard, il revient sur la propriété vendre sa part à son frère, riche fermier qui expérimente de nouvelles races de moutons, alors que deux végétariens extrémistes envahissent la propriété.

                          

# Magnolia de Paul Thomas Anderson

Comment ai-je pu passer à côté d'un si bon film sorti il y a déjà dix ans ? Je n'en sais rien mais je me repens aujourd'hui en vous en parlant mes petits cakes au citron. Après avoir était époustouflée par There will be blood, je savais déjà que Paul Thomas Anderson était de la trempe des très grands réalisateurs, mais là j'avoue que la scène où une pluie de  grenouilles s'abat sur L.A. m'a estomaquée : rien que pour ça le film vaudrait son pesant de cacahuètes, mais c'est qu'il n'y a pas que ça… Il y a aussi un Tom Cruise qui n'a jamais été aussi bon  (en gourou du sexe), une Julianne Moore elle aussi au top de son jeu d'actrice, dans un film kaléidoscopique qui se déroule durant une journée où toutes ces vies minuscules (le vieux à l'agonie, le gamin surdoué dans un jeu télévisé, la junkie, le flic à moustache tombant amoureux de la junkie, etc.) s'emboîtent comme autant de pièces du puzzle de la vie. Bref, un super film à voir d'urgence si ce n'est pas déjà fait. D'autant que la B.O. composée par Aimée Mann, madame Anderson à la ville, est constituée de chansons folk élégantes et distinguées, n'est pas désagréable à écouter.

 

# « Je veux mes scalps » : Inglorious Basterds  de Quentin Tarantino

            Un Tarantino d'excellente facture dans lequel on ne voit pas le temps passer (2h26). Attention toutefois à ceux qui s'attendraient à voir un film historique réaliste sur la Deuxième Guerre mondiale : on n'est pas dans Nuit et brouillard ou dans une série de France 3, la France des années 40 exposée ici est toute tarantinesque (répliques mortelles, humour politiquement incorrect, bastons et fusillades avec un petit côté western). L'anachronisme ne fait pas peur à notre Quentin préféré : musique très postérieure aux années 40, faux airs d'héroïne du cinéma Nouvelle Vague pour Mélanie Laurent quand elle rencontre un soldat allemand dans un bistrot parisien, etc, etc. Car Inglorious Basterds est avant tout l'ode au cinéma d'un cinéphile averti : l'amour du cinéma est présent dans chaque plan, et pas que dans les affiches des films de Clouzot que Shosanna Dreyfus projette dans son cinéma… Le Hitler de Quentin est irrésistible de drôlerie notamment quand il se persuade que celui qui terrorise l'armée allemande qui l'a surnommé « l'Ours juif » est en réalité un Golem, figure mythique au cœur de la culture juive.

Autre scène hilarante : quand vrais et faux Allemands se menacent réciproquement en pointant leurs flingues vers leurs testicules. Dans un autre registre, on jubile quand Shosanna, déjà morte en salle de projection, revit sur l'écran de son cinéma pour annoncer à l'assemblée de nazis parmi laquelle figure Hitler qu'ils vont tous brûler et qu'a travers elle s'accomplit la vengeance du peuple juif. Au niveau cinématographique, cette scène est très réussie : la jeune femme donnant le signal à son amant (un Noir qui travaille avec elle dans son cinéma) par écran interposé et lui, lançant son mégot dans la salle en souriant (ignorant qu'elle est déjà morte). Bref, les réserves de certains critiques sur ce film me paraissent incompréhensibles : c'est un des meilleurs films que j'ai vu depuis un moment et je ne doute pas qu'il plaira aux fans de Tarantino qui livre ici son chef-d'œuvre (ainsi que le sous-entend Brad Pitt dans la dernière scène du film).   

 

# Plus drôle que Judd Apatow et Ben Stiller réunis : Smiley Face de Gregg Araki

Une comédie américaine hilarante et une héroïne totally C.A.K.E. : imaginez une blondinette, la vingtaine, plutôt jolie (même si elle ne fait rien pour, s'habillant en baskets et sweat trop grand), apprentie comédienne courant les casting entre deux parties de jeux vidéo et deux bols de céréales et surtout deux joints… Et c'est bien là le problème : le film nous raconte une de ses journées, un peu plus mouvementée que les autres et pour cause : déjà passablement défoncée à 10 heures du matin, elle mange toute la réserve de gâteaux de son coloc, avant de comprendre que c'était des space cake. Du coup, elle plane grave et pourtant elle a plein de trucs à faire : aller payer l'électricité avant qu'elle ne soit coupée, refaire des space cake pour que son coloc qu'elle croit psychopathe ne s'aperçoive de rien, payer son dealer et surtout aller à son audition. Les situations sont très drôles et les seconds rôles excellents mais ce film vaut surtout pour la révélation d'un vrai talent comique féminin (il n'y en a pas tant dans le cinéma américain) en la personne d'Anna Farris qui joue à merveille la fille complètement stone… 

 



12/12/2009
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